Nous condamnons la perquisition et l’attaque sans fondement contre K. Murali

Nous, les organisations internationales et individus soussignés, appelons à la cessation de l’attaque et du harcèlement contre l’intellectuel et militant indien, K. Murali.

Le 13 août 2024, à 6 heures du matin, huit membres de la National Investigating Agency (NIA) ont exigé l’entrée dans la maison à Thevakkal, Kerala, où K. Murali (Camarade Ajith) réside, dans le cadre d’une campagne continue de harcèlement et d’intimidation. Murali, qui était seul dans la maison, a accepté de les laisser entrer à condition d’attendre l’arrivée de son avocat. Au lieu d’attendre, les agents ont enfoncé la porte arrière et ont saisi son ordinateur, son téléphone, sa tablette et quelques clés USB, ainsi que quelques vieux magazines et brochures sur la loi d’amendement à la citoyenneté (Citizenship Amendment Act). Les magazines avaient été déclarées et la brochure publiée et distribuée ouvertement par Porattom. Pourtant, ils ont été saisis et déclarés comme des « publications illégales ». L’intention des agents de la NIA, en saisissant son ordinateur portable et son téléphone, était de créer les « preuves » qu’ils n’avaient pas pu obtenir autrement, afin de tenter de monter une affaire judiciaire contre lui.

La perquisition dans la maison du camarade Murali fait suite à plusieurs décennies de harcèlement étatique en raison de son activisme politique de longue date, de sa lutte pour les droits des personnes exploitées et opprimées, ainsi que de ses travaux académiques contribuant au développement de la théorie révolutionnaire au niveau international. Accusé et emprisonné en 1976 pendant deux ans, puis à nouveau pendant quatre ans en 2015, le maintien par le camarade Murali de sa position en faveur de la démocratie, des droits du peuple, et contre le Brahmanisme est une menace constante pour l’État indien de plus en plus fasciste.

Ce n’est pas la première fois que l’État envoie la NIA réprimer celles et ceux qui critiquent ses actions et politiques oppressives. Il s’agit, en fait, d’une tactique courante pour l’État de cibler un·e dissident·e, puis d’envoyer ses agents pour fabriquer un dossier contre ellui. Cela avait été fait contre Saibaba, puis contre Rona Wilson et Surendra Gadling, ainsi que contre de nombreux·es autres dans la tristement célèbre affaire Bhima-Koregaon : d’abord une perquisition a lieu durant laquelle la NIA saisit des ordinateurs et des téléphones, puis des preuves sont fabriquées dont la NIA dit qu’elle les a « trouvées », confirmant les charges que l’État a préparées, pour ensuite justifier l’arrestation et l’emprisonnement des personnes en question. Comme l’a dit le camarade Murali après la perquisition : « la NIA reçoit un ordre venu d’en haut : Débarrassez-vous de ce type. Mettez-le en prison. Donc l’agence monte un faux dossier pour justifier l’arrestation et les perquisitions. C’est ce qui s’est passé là. Cela fait partie de la répression de la démocratie qui se déroule actuellement ».

Cette tactique est plus que banale ; elle a été utilisée par les agents des États despotiques depuis le début de l’histoire, et dans le cas présent, elle est utilisée pour cibler et tenter de réduire au silence tous les intellectuel·les, les défenseur·euses des droits humains, les journalistes, les militant·es politiques, culturel·es et syndicaux·ales qui ont écrit ou parlé contre le fascisme Brahmanique Hindutva. Cela a été fait dans le nord de l’Inde avec l’affaire Bima Koregaon et maintenant, l’État étend ces tactiques au sud avec cette affaire fabriquée de toutes pièces.

Les détails du « dossier » se résument à ceci :

Une personne arrêtée à Hyderabad l’année dernière aurait portée le nom « Murali », à côté d’autres appelées C. P. Rasheed, K. P. Sethunath et C. P. Ismail au Kerala et K. Venugopal, Paani, puis encore d’autres dans les États du Telangana et de l’Andhra Pradesh : des individus à qui le Comité de la Zone des Ghâts occidentaux aurait confié la tâche de faire la propagande ouverte pour le Parti communiste d’Inde (maoïste).

C’est tout. C’est l’« étendue » de leur « dossier ». Une personne arrêtée aurait prétendu qu’un comité aurait confié à « Murali » une mission. En l’absence d’autres « preuves », la NIA a été envoyée pour « trouver » des indices sur son ordinateur saisi. Cela s’inscrit dans le cadre d’une série de perquisitions qui ont été menées au Kerala, au Telangana et en Andhra Pradesh.

Nous appelons à la fin du harcèlement et des tactiques de terreur contre le camarade Murali et tous les autres nommés dans ces faux dossiers et accusations. Nous soutenons la Campaign Against State Repression (CASR) dans leurs revendications suivantes :

  1. Retrait immédiat des opérations judiciaires contre Murali et tous les défenseur·euses des droits démocratiques
  2. Abrogation de la National Investigating Agency (NIA)
  3. Abrogation de l’Unlawful Activities Prevention Act (UAPA)
Nom/Organisation :

Daniel Berger, author, professor of Comparative Ethnic Studies (US)
Comité de soutien à la révolution aux Philippines (France)
Friends of the Filipino People in Struggle (International)
Half the Sky (US)
Adam Horowitz, Rédacteur en chef, Mondoweiss (International)
Institute for Nationalist Studies (Philippines)
Joventut Revolucionaria (Spain)
Kabataang Makabayan Europa (Europe)
Kämpfende Jugend Bremen (Germany)
Maoist Communist Union (US)
Material (International)
Joshua Moufawad-Paul, professeur de philosophie, auteur (Canada)
OCRevolución (Spain)
Offenes Treffen gegen Krieg und Militarisierung Stuttgart (Germany)
Red Help Marseille (France)
Redspark Collective (International)
Revolutionary Student—Youth Movement (Bangladesh)
Rote Jugen Mittelfranken (Germany)
Rote Jugend Rostock (Germany)
Roter Aufbruch Dresden (Germany)
Router Ring Braunschweig (Germany)
Rozpor Collective (Czech Republic)
Samidoun (International)
D. Z. Shaw, Enseignant en philosophie, auteur
Journal Supernova (France)
Wild Poppies Collective (US)
Zäme Stah International (Switzerland)